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Un monstre dans le vide sanitaire

9 mai, 2015

PHOTO : André Dumont
PHOTO : André Dumont

Êtes-vous de ceux qui n’osent pas visiter leur vide sanitaire, de peur d’y trouver de la moisissure, des infiltrations d’eau, des araignées, des rongeurs ou pire encore, un monstre qui y aurait élu domicile? Si vous n’êtes pas encore descendu dans la cave de votre humble demeure cette année, un petit coup d’oeil et quelques aménagements pourraient vite vous rassurer sur son état. À moins, bien sûr, d’y rencontrer le monstre à combattre… et d’avoir à retenir les services d’un entrepreneur pour corriger un important problème. Bibittes et rongeurs Si vous trouvez des insectes et des rongeurs dans le vide sanitaire, c’est probablement parce que le pourtour de votre maison n’est pas bien entretenu. Repérez les trous où ces animaux peuvent entrer et bouchez-les. Le plus simple est d’y injecter de la mousse en polystyrène, qu’on achète en canette. Pour décourager les rongeurs de revenir, insérez d’abord de la laine d’acier dans les trous avant de les boucher. Selon l’exterminateur Harold Leavey, les fourmis charpentières ne s’attaquent qu’au bois pourri, tandis que du bois qui trempe dans l’eau peut être attaqué par les nacerdes. Dans ces deux cas, c’est qu’il y a un problème d’humidité. Dans certaines vieilles demeures, l’anobie ponctuée s’attaque aux plus grandes pièces de bois. Elle apprécie le cœur des arbres. D’après notre spécialiste de chez Extermination Maheu, cet insecte est probablement arrivé lors de la construction de l’immeuble. Humidité Les principaux problèmes des vides sanitaires sont reliés à l’humidité. Le meilleur moyen de détecter un problème d’humidité au sous-sol, « c’est le pif! », affirme Wendy Pollard, conseillère à la SCHL. Une légère odeur de renfermé, ça va. Mais si c’est infect, c’est qu’il y a un problème. À l’aide d’un simple hygromètre acheté en quincaillerie, on peut mesurer le taux d’humidité. Dans un monde idéal, le taux d’humidité devrait se situer à 40 % ou moins. Certains experts diront que 30 à 70 % est acceptable. « En réalité, la moisissure peut commencer à croître à un taux aussi bas que 60 % », soutient Wendy Pollard. Elle suggère de mesurer l’humidité près des fondations, puisqu’il peut y avoir un écart important avec le centre du vide sanitaire. S’il y a des signes évidents d’humidité, il faut en trouver la source. Elle pourrait percoler de l’extérieur à cause d’une fissure dans la fondation ou d’un mauvais drainage du terrain, ou provenir de l’intérieur en raison de l’humidité du sol ou d’un conduit de la sécheuse qui n’est pas connecté à l’extérieur. Wendy Pollard propose un truc simple : coller un plastique transparent sur le mur, à l’aide d’un bon ruban gommé, style duct tape. Après quelques jours, on regarde de quel côté le plastique est mouillé. S’il y a une infiltration d’eau, seuls des travaux majeurs pourront y remédier. Si le taux d’humidité semble simplement trop élevé, on peut installer un déshumidificateur. Si le sol de terre battue est nu, l’installation d’une membrane de polythène est fortement recommandée. Chez votre quincailler, demandez du plastique « 6 mil » pour la superficie à couvrir. À l’aide de Tuck Tape rouge, fixer le plastique contre le bas des fondations, déroulez-le et découpez-le autour des poutres. Scellez chaque joint et chaque extrémité du plastique avec du ruban. Ouvrir ou ne pas ouvrir les soupiraux? Bonne question! Ici, deux écoles de pensée s’affrontent. Certains répondront catégoriquement que oui, il faut faire circuler l’air du vide sanitaire pendant l’été. C’est particulièrement vrai si vous avez un problème d’humidité et s’il n’y a aucune membrane au sol. De nos jours, plusieurs experts recommandent de garder les soupiraux fermés tout l’été et de ne les ouvrir que par temps très sec à l’extérieur. À Montréal, l’air extérieur est très humide l’été et vaut mieux éviter de faire entrer cette humidité dans la maison. À lire aussi, sur RueMasson.com : Bibitte dehors, bibittes en dedans