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16 octobre, 2015 | André Dumont
Le bas de la fenêtre du sous-sol est à peine plus haut que le gazon? Parions qu’à l’intérieur, l’eau a déjà fait des dommages. Quand elles sont trop près du niveau du sol, les fenêtres deviennent des passoires.
Les fenêtres de sous-sol sont une belle porte d’entrée pour l’eau et l’humidité. Souvent, elles sont mal calfeutrées. Et quand elles sont trop basses, même le meilleur calfeutrage ne saurait être suffisant.
L’eau est l’ennemi numéro un de nos maisons. Au sous-sol, il existe un principe simple pour éviter qu’elle n’entre par les châssis des fenêtres : laisser un dégagement d’au moins 15 cm, idéalement 20 cm, entre le bas de la fenêtre et le niveau du sol fini.
Quand la fenêtre est très basse, ou carrément sous le niveau du sol, une margelle – aussi appelée puits de lumière – est requise.
L’hiver, des pertes de chaleur se produisent par les fenêtres. Lorsqu’elle se met à fondre, la neige qui s’est accumulée sur une fenêtre ou son cadre, situés trop près du sol, présente un grand risque d’infiltration d’eau. Les dommages peuvent se cacher pendant plusieurs années derrière un mur fini.
Le problème pourrait être moins grave dans le cas de vides sanitaires non chauffés, mais le risque de dommages aux poutres et solives demeure très élevé. Très souvent, les fenêtres de vides sanitaires ont été condamnées par des propriétaires qui ne comprennent pas leur fonction première : la ventilation, qui est essentielle pour gérer les excès d’humidité.
À l’humidité en provenance du sol s’ajoute celle qui s’infiltre par les fenêtres trop basses. L’intérieur des cadres de fenêtres et les éléments de charpente sont pratiquement toujours en bois, un matériau putrescible.
En inspection, je n’hésite pas à piquer d’un poinçon ou d’un tournevis les cadres de fenêtres qui affichent des signes de détérioration. Si la pointe s’enfonce, les dommages par l’eau sont irréversibles.
Moisissures
Dans le cas des sous-sols aménagés, l’infiltration d’eau par les fenêtres pose un grave risque d’apparition de moisissures dont les spores peuvent provoquer des problèmes respiratoires. La moisissure pourrait se cacher à l’intérieur un mur fini. Il faudra alors chercher d’autres signes : coulisses d’eau, boursouflures dans la peinture, efflorescence (cristaux blancs) sur le béton ou odeur de moisi.
Le problème peut parfois être résolu en revoyant l’aménagement du terrain. Au fil des ans, le niveau du sol peut avoir été rehaussé par du jardinage ou l’ajout de pavés. Il se peut aussi que le sol se soit tassé autour de la maison et qu’une légère pente dirige l’eau de pluie vers les fondations et les fenêtres.
Le meilleur correctif est l’installation d’une margelle. Il s’agit d’une petite fosse installée contre la fondation, protégée par un matériau disposé en « U » : tôle galvanisée, blocs de béton ou béton coulé.
Le bois traité peut convenir, mais il finira par se dégrader. La profondeur de la fosse sera d’environ 50 cm. On la remplit de gravier « ¾ net » ou de pierre de rivière jusqu’à 20 cm sous le bas de la fenêtre, pour faciliter le drainage. Au fil des saisons, il faut dégager les débris qui s’accumulent dans le fond de la margelle.
Merci à mon collègue inspecteur Marc-André St-Pierre, pour sa collaboration à cet article publié initialement dans La Presse+ en novembre 2014.