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22 avril, 2015 | André Dumont
On ne badine pas avec l’électricité. Dès qu’un câble aérien entre en contact continu ou répété avec une surface, il y a risque de surchauffe, d’incendie, d’électrisation ou d’électrocution. Électrisé, on souffre ; électrocuté, on n’est plus vivant pour en parler.
Nombreux sont les câbles aériens qui touchent à des branches d’arbres. Tant qu’ils ne sont pas usés par le frottement, il y a peu de danger. Mais bien malin celui qui pourra prédire les grands vents qui provoqueront l’abrasion qui mettra à nu les câbles.
Lors d’une inspection préachat ou prévente, l’inspecteur en bâtiment doit repérer non seulement les dommages aux matériaux, mais aussi toute source de danger pour les occupants. Les fils électriques à l’extérieur doivent être disposés à des distances sécuritaires des branches d’arbres, rebords de toit, émergences de toit, portes, fenêtres et balcons.
Les branchements aériens sont composés de deux câbles isolés et d’un troisième (le neutre) non isolé. Lorsqu’un câble sous tension perd son isolant, le contact avec une surface engendre un courant de fuite, l’électricité cherchant toujours à retourner à la terre.
Si des câbles à nu tombent sur un arbre pendant une tempête, par exemple, le courant de fuite pourrait être assez grand pour provoquer une boule de feu et déclencher une panne dans le voisinage. Lorsque le courant de fuite est trop faible pour que sautent les protections du réseau d’Hydro-Québec, l’objet en contact avec un fil sous tension à nu demeurera électrifié.
Une composante électrifiée d’un bâtiment expose les occupants à des risques de choc ou d’incendie. « Si le parapet du toit est électrifié et que j’y appuie mon échelle métallique, le courant va passer par l’échelle et je risque de subir un choc », illustre Mario Grenier, électricien et inspecteur en bâtiment.
Les matériaux comme le bois ou la brique sont bien plus isolants que la tôle d’un parapet ou l’aluminium d’une échelle. Mais dès qu’ils sont mouillés, tous les matériaux deviennent de meilleurs conducteurs. Par une journée de pluie, ne vous approchez pas des arbres auxquels se frottent des câbles électriques!
Tout risque lié à l’électricité entraîne au rapport de l’inspecteur la recommandation que la situation soit évaluée et corrigée immédiatement par un maître électricien. S’il y a frottement et contact des fils, l’inspecteur préviendra non seulement son client intéressé par l’achat de la propriété, mais aussi les occupants de l’immeuble.
L’acheteur pourra exiger du vendeur qu’il fasse corriger les problèmes avant de passer chez le notaire, ou choisir de faire exécuter les travaux lui-même. Lorsque l’émondage est nécessaire, Hydro-Québec s’en charge dans la plupart des cas, que les arbres soient sur la propriété ou pas.
Lorsque la végétation est en feu, on appelle le 9-1-1. Sinon, le service à la clientèle d’Hydro-Québec, au 1-888-385-7252 ou par internet.
La société d’État est responsable du câblage jusqu’au point de branchement de la résidence, explique le porte-parole Patrice Lavoie. Celui-ci est situé tout juste à la sortie du mat de branchement ou tout juste avant le premier chevalet sur un toit plat. Si les chevalets ne sont plus stables ou encore que les câbles aériens sont trop près du toit, d’un col de cygne ou de l’évent de plomberie, il faudra embaucher un maître électricien.
Cet article est une adaptation de ma chronique du 10 mai 2014, dans La Presse+