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Flips : gare au tape-à-l’oeil!

19 novembre, 2018 | André Dumont, alias Inspecteur D

La propriété que vous souhaitez acheter a été complètement rénovée de l’intérieur avant d’être mise en vente? Attention, c’est un flip!

Il y a les bons flips, ceux faits par des entrepreneurs ou des autoconstructeurs qui savent s’entourer de travailleurs qualifiés. Puis il y a les mauvais flips, ceux réalisés par des investisseurs sans expérience de chantier ou sans scrupules, toujours avec une bonne dose de tape-à-l’oeil. Dans les deux cas, l’objectif est le même : rénover en dépensant le moins possible, pour revendre le plus cher possible.

Comment reconnaître un flip? Premier indice : le propriétaire vendeur a acheté le bâtiment, l’a rénové et remis en vente en l’espace de quelques mois. Deuxième indice : personne ne l’a habité depuis la fin des travaux. Et pour tenter de vous rassurer, il se pourrait que le propriétaire prétende avoir rénové pour y habiter lui-même ou y loger un membre de sa famille, mais les plans ont changé et il doit vendre.

Faites appel à un bon inspecteur en préachat. Il ne se laissera pas éblouir par l’éclat des carreaux de céramique à la mode et des armoires de cuisine Ikea.

Quand on entre dans une maison fraîchement rénovée, trop belle et trop parfaite, il faut se demander s’il s’agit seulement de maquillage. Derrière ces travaux réalisés en surface, que se cache-t-il?

Questions à poser au vendeur d’un flip :

  • Le réseau électrique a-t-il été installé et branché par un maître électricien?
  • Est-ce un plombier qualifié qui a manipulé la tuyauterie?
  • Si des murs ont été déplacés, où sont le permis de transformation et le plan d’ingénieur ou d’architecte?
  • Les factures émises par ces professionnels sont-elles disponibles?

 

flip, plâtre
Bavures de plâtre autour d’un interrupteur dans un flip. PHOTO : INSPECTEUR D

Un propriétaire qui a obtenu tous les permis municipaux nécessaires peut rénover lui-même en toute légalité, peu importe ses qualifications. Par contre, s’il touche à la plomberie, à l’électricité ou à la structure sans faire appel à des professionnels qui émettent des reçus, il est permis d’avoir de sérieux soupçons sur la qualité des travaux.

Malheureusement, l’inspecteur en préachat ne voit que ce qui est visible. Si ce qu’il observe en surface lui évoque des doutes, il les communiquera à son client. Quand les joints de plâtre sont mal tirés, par exemple, on peut se questionner sur la qualité des travaux derrière les murs.

Si les portions visibles de la plomberie affichent des déficiences, aussi mineures soient-elles, cela reflète nécessairement la qualité du reste des travaux de plomberie. Dans ce cas, il est préférable de supposer que tout ce qui n’est pas visible n’a pas nécessairement été bien réalisé. On appelle un plombier pour compléter le travail de l’inspecteur.

André Dumont est inspecteur en bâtiment et chroniqueur dans La Presse+