La porte de garage écrasera-t-elle un enfant?

2 octobre, 2015 | André Dumont

Comment savoir si un garage et sa grande porte sont sécuritaires? Voici deux trucs pour vérifier s’ils fonctionnent en toute sécurité, gracieuseté de l’Inspecteur D!

Les portes de garage sont dotées de mécanismes de sécurité, pour prévenir qu’elles se referment sur un objet ou une personne. Malheureusement, les propriétaires en font généralement peu d’entretien et certains dispositifs peuvent ne plus fonctionner.

Sur une porte sans ouvre-porte électrique, on vérifie si elle s’ouvre facilement, aidée par ses ressorts. Ceux-ci créent une tension qui facilite son levage et l’empêche de descendre d’elle-même.

Il existe deux types de ressorts, explique Alain Bourassa, propriétaire des Portes Bourassa, à Terrebonne. Les ressorts à extension, les fameux « boudins », sont moins coûteux et moins durables : après 10 000 cycles, ou environ 10 ans, ils demeurent étirés par endroits et peuvent se briser violemment. Il doit y avoir un câble à l’intérieur du ressort, pour prévenir le grabuge quand le ressort décide soudainement de rendre l’âme.

Par opposition, les ressorts à torsion sont plus durables et plus sécuritaires. Ils s’enroulent sur un axe horizontal au-dessus de la porte. Ils sont faits pour durer plus de 100 000 cycles.

Tester la porte électrique

Le garage dispose d’un ouvre-porte électrique, assorti d’une télécommande? Pas besoin d’être inspecteur en bâtiment pour tester la télécommande, ni pour vérifier si les deux dispositifs de sécurité sont en ordre.

Depuis plus de dix ans, les nouvelles portes électriques doivent être équipées de cellules photoélectriques, ces fameux yeux magiques. Ils sont placés à l’intérieur, à environ 15 à 20 cm du sol de chaque côté de la porte. Si un enfant, un chien ou un objet quelconque intercepte le faisceau pendant que la porte descend, celle-ci reprendra immédiatement sa course vers le haut.

« On voit souvent des cas ou les gens ont installé l’ouvre-porte eux-mêmes. Plutôt que de passer les fils du moteur jusqu’aux bas des portes, ils installent les cellules photoélectriques proches de l’une l’autre, quelque part en haut, où elles sont complètement inutiles », rapporte Alain Bourassa.

Le premier test : il suffit d’activer la fermeture de la porte avec la télécommande, puis d’un geste de la main ou du pied, intercepter le faisceau entre les deux cellules photoélectriques. Si la porte ne se met pas immédiatement à remonter, il se peut que les cellules soient mal alignées, que l’une d’elles soit brisée, ou que le filage les reliant au moteur soit endommagé.

Que se passe-t-il si un enfant est couché au sol, sous le faisceau? Un autre dispositif de sécurité obligatoire fait remonter la porte dès que le moteur se met à forcer. Un capteur détecte un ralentissement du moteur. Il doit être ajusté à 15 livres de pression, dit Alain Bourassa. « S’il est ajusté au maximum, à 40 ou 50 livres de pression, c’est assez pour blesser gravement un enfant qui est tombé sous la porte. »

Le deuxième test : on remplit d’eau une bouteille de boisson gazeuse de deux litres en plastique, on la couche sous la porte et on déclenche la fermeture. La porte devrait s’enfoncer très peu dans la bouteille avant de se mettre à remonter. Sinon, on doit repérer la molette d’ajustement de pression, sur le moteur, et ajuster la pression à la baisse.

Du garage à la maison

Si une petite porte permet de passer directement de l’intérieur du garage à l’intérieur de la maison, quelques règles de prévention s’appliquent. Les gaz d’échappement peuvent être mortels et il faut prévenir leur infiltration vers les aires habitables.

La porte qui communique du garage à la maison doit être étanche et se refermer d’elle-même. La fermeture automatique se fait à l’aide de ressorts à même les pentures ou d’un bras relié à un ressort, comme au-dessus des portes des commerces. Un coupe-bise intact est essentiel pour assurer l’étanchéité entre la porte et son cadre. Certaines municipalités exigent que cette porte soit de calibre coupe-feu.